Cascada

2021

Médiums: store mécanique, corde, chaînes, plantes, latex, application randonautica, enceintes, nano-ordinateurs

Naît d’une réflexion sur les mythologies fondées et absorbées par le néolibéralisme, Cascada interroge les interactions entre spiritualité et marchés financiers à partir du sentiment de grotesque, impliquant le rejet face à des associations impossibles, stimulant simultanément l’horreur et le rire. En quête de nouveaux mythes post-capitalistes, Cascada propose une investigation des dynamiques de cooptations et de répressions culturelles caractéristiques du néolibéralisme. Cette recherche part de la première mise en pratique du néolibéralisme dans le coup d’état contre le président socialiste Chilien Salvador Allende en 1973.

Cascada fait référence aux nombreuses cascades du pays, mais également au scandale financier Caso Cascada qui manipulait, entre 2008 et 2011, des mouvements bancaires au sein de multiples entreprises. L’œuvre est inspirée d’un bâton de pluie constitué à partir d’un ancien store de supermarché cassé, trouvé en marge d’une manifestation. La réutilisation et le bricolage de ce déchet du capital cherche à reproduire le son d’une cascade. De petites enceintes diffusent le morceau Everytime We Touch du groupe d’eurodance allemand Cascada. L’ambivalence de ce succès commercial – nommé meilleur single de l’année 2005 – est révélée par son étirement jusqu’à imiter le son souhaité.

Des plantes glanées lors d’une ballade avec l’application ésotérique randonautica ornent la sculpture. Recouvert de cordes, de chaînes et de latex (une ressource cultivée en amériques du sud source de colonisation), l’objet évoque un esclavagisme pervers. Par des glissements de significations, le simulacre fait réapparaître la privatisation de l’eau et des communs opérée par le dictateur Chilien Augusto Pinochet. Mis au pouvoir par l’impérialisme américain, son visage moulé dans le latex orne le bout du bâton.