
2024
Installation immersive et participative
Réalisée avec le soutien de l’École Universitaire de Recherche Creative Approach to Public Spaces
Médiums : faux panneau de chantier, AI, plantes, mobilier, structures métalliques, nano-ordinateur, enceintes
















Basé sur le concept d’hyperstition théorisé par le CCRU (Cybernetic Culture Research Unit), l’installation ZONE souhaitait engager les citoyen.nes dans une imagination partagée et une pratique politique collective.
S’étendant sur deux lieux distincts et inspiré par les contributions oubliées de Sabina Spielrein à la psychanalyse, le projet s’est implanté dans un ancien hôpital psychiatrique et un terrain vague de la ville. Il utilise un panneau de chantier promulguant l’arrivée d’un hôpital psychiatrique fictif destiné à détruire le capitalisme pour résoudre la crise sanitaire de santé mentale. Une installation immersive située dans l’ancien hôpital psychiatrique viens en complément détailler le chantier et informer sur sa construction, comme s’il s’agissait d’une salle d’attente pour le futur centre de soin.
Les deux lieux communiquent via des inversions entre intériorité et extériorité. Les oiseaux disparus de la zone où doit être construit le futur centre de soin peuvent par exemple être entendus dans l’ancien hôpital psychiatrique sous une nouvelle forme synthétique, résonnant à travers les tuyaux. Les variétés de chardons qui occupent le terrain vague – surnommés « bal des oiseaux » par ce qu’ils permettent à ceux-ci de s’abreuver et de manger leurs graines – ont commencé à envahir l’espace d’attente du futur centre Spielrein. Le panneau généré par IA questionne l’imaginaire biaisé des bases de données tout en ouvrant à l’interprétation par la charte de l’établissement, inspirée de critiques de la psychanalyse opérées par Mark Fisher, Gilles Deleuze et Félix Guattari. L’ensemble révèle les tensions entre gentrification, démocratie, santé mentale et crises écologiques.
À travers des installations, des discours et des interactions publiques réelles et virtuelles, l’installation ZONE brouille les frontières entre fiction et réalité. Invoquant l’hantologie pour réanimer des futurs utopiques oubliés, l’œuvre à produit la participation de différents acteur.rices publics et privés – parfois à leur insu – pour révéler et corriger des manquements démocratiques. En abordant des espaces abandonnés et des histoires réprimées, le projet favorise une réflexion critique sur la santé mentale, les désirs politiques et le potentiel spéculatif des non-lieux pour transformer l’imaginaire collectif.